les Yeux et les Oreilles

Les yeux et les oreilles : Jouer et regar­der, être acteur et spec­ta­teur

Les yeux et les oreilles, c’est la déno­mi­na­tion des délé­gués de cha­que troupe par­ti­ci­pant au groupe « art d’être spec­ta­teur ».


Le pos­tu­lat d’Escapade est sim­ple et impli­que un véri­ta­ble tra­vail autour des spec­ta­cles.

Chaque troupe doit avoir une réflexion sur cha­que spec­ta­cle pré­senté. Elle est aidée pour cela par « le guide du spec­ta­teur » créé à cet effet par les ado­les­cents du Théâtr’Ado.

Les délé­gués de cha­que troupe ont pour charge de ren­dre compte des débats de leur groupe lors de réu­nions quo­ti­dien­nes. En ce sens , ils devien­nent « les yeux et les oreilles » du fes­ti­val.

« Les yeux et les oreilles » du fes­ti­val se sont réu­nis trois fois par jour, à rai­son d’une heure de débat à cha­que ren­contre. Ce tra­vail a été enca­dré par Philippe Lopès.

A la fin du fes­ti­val, cha­que troupe est par­tie avec son livret, rem­pli au fur et à mesure des spec­ta­cles.

Les ados de Sardent ont créé un outil péda­go­gi­que per­met­tant d’ana­ly­ser au mieux un spec­ta­cle.

Il s’agit d’un tra­vail mené sur une sai­son com­plète. A l’ini­tia­tive du Théâtr’enfant, la forme même des débats a été mise en ques­tion lors d’un tra­vail avec les jeu­nes du groupe Théâtr’Ado.

L’idée était de pou­voir pro­po­ser aux fes­ti­va­liers une grille de réflexion adé­quate.

Afin de mener cette recher­che et de gui­der les jeu­nes, le Théâtr’enfant a fait appel à Philippe Lopès, comé­dien met­teur en scène de la com­pa­gnie « En avant mar­che ».

A par­tir de spec­ta­cles vus res­pec­ti­ve­ment à la Scène Nationale d’Aubusson et à la Fabrique de Guéret, les jeu­nes ont mis en chan­tier cette pro­blé­ma­ti­que : de quelle façon peut-on ame­ner les « enfants/spec­ta­teurs » à véri­ta­ble­ment regar­der, met­tre en ques­tion, com­pren­dre un spec­ta­cle ?

Les séan­ces de tra­vail diri­gées par Philippe Lopès, ont conduit à la créa­tion d’un livret inti­tulé « petit guide du spec­ta­teur », mis à dis­po­si­tion de cha­que troupe lors du fes­ti­val.

Chaque groupe a reçu par la suite la syn­thèse des débats menés lors des réu­nions et mis en forme par Philippe Lopès dans un dos­sier « bilan d’action ».

Le témoi­gnage de Philippe Lopès

« Je tiens à sou­li­gner la qua­lité du tra­vail théâ­tral que vous menez avec ces jeu­nes.

Au-delà de l’inté­rêt de vos pro­po­si­tions artis­ti­ques, cette pra­ti­que théâ­trale fait naî­tre la curio­sité et la réflexion chez ces jeu­nes.

Ce fut un plai­sir d’ani­mer ces dis­cus­sions pas­sion­nan­tes avec ces délé­gués qui maî­tri­sent tous, à leur niveau, les éléments qui par­ti­ci­pent à la cons­truc­tion d’un spec­ta­cle . (…)

Je tiens à remer­cier les délé­gués qui ont fait preu­ves d’écoute, de res­pect dans leurs dis­cus­sions.

En fai­sant preuve d’un res­pect et d’une humi­lité exem­plai­res, les délé­gués ont abordé les points qui leur sem­blaient posi­tifs ainsi que ceux qui appa­rais­saient comme des man­que­ments ou des erreurs.

J’ai res­senti que tous ont pro­gressé dans leur appré­hen­sion du théâ­tre. J’ai moi-même appris beau­coup quant aux rap­ports humains en enca­drant ces jeu­nes et sur­tout en échangeant avec les enca­drants/ani­ma­teurs. J’ai appré­cié avec quel sérieux les trou­pes se sont pri­ses au jeu du livret.

L’objec­tif de les faire réflé­chir sur leur pra­ti­que a été atteint. Il me sem­ble que l’inté­rêt d’une telle action est de pou­voir voir des for­mes dif­fé­ren­tes de pro­po­si­tions théâ­tra­les quel­que soit le rendu artis­ti­que et sur­tout, sans sélec­tion de quel­que ordre que ce soit.

Personne ici n’avait rien à prou­ver. Il est d’autant plus impor­tant qu’il en soit ainsi : cela nous fait pro­gres­ser. N’oublions pas que nous tra­vaillons avec l’humain quand nous fai­sons de la mise en scène.

Cet « humain » est fra­gile, d’autant plus fra­gile qu’il s’agit d’accom­pa­gner des indi­vi­dus, adul­tes en deve­nir, dans leur épanouissement, de leur don­ner des outils pour appré­hen­der aux mieux leur envi­ron­ne­ment quo­ti­dien et la société dans laquelle ils vont évoluer. (…) »

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