- Le songe d’une nuit d’été Théâtr’ado
Distribution des rôles
Rôle | Acteur |
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Thésée | Céline Lebigot |
Obéron | Victorien Gonin |
Hippolyte, Titania | Anaïs Loison, Maud Gilliers puis Marie Trubino |
Lysandre | Aurélie Cottaz |
Hermia | Laetitia Buisson |
Démétrius | Lucie Lecointe |
Héléna | Cécile Trubino |
Puck | Christophe Gillet |
Lecoin | Emilie Decressin |
Bottom, Pyrame | Mickaëlle Jouault |
Etriqué, un elfe, le lion | Florelle Naneix |
Flûte, un elfe, Thisbé | Elsa Coulombel puis Elodie Cottaz |
Groin, un elfe, le mur | Aurélien Nany et Agnès Quatrevaux |
Famélique, un elfe, la lune | Marie Cowez puis Coralie Guibert |
- Mise en scène : Colette Rivaud et Jean-Pierre Decressin
- Mise en lumière : Dany Astié
Le projet
« Oser monter un Shakespeare ? » Telle fut longtemps l’interrogation des metteurs en scène du Théâtr’ado ? Après des essais réussis et reconnus dans des univers aussi différents que ceux de J. Tardieu, R. Queneau, R. de Obaldia, J. Giono, J. Prévert et l’aspiration des acteurs à travailler un texte classique, l’envie s’est imposée de montrer un « objet théâtral » capable d’être lu et regardé comme complet.
Un reproche quelquefois signifié au Théâtr’ado de Sardent était d’utiliser trop souvent le nez de clown, les facéties et les pitreries, ce qui en soi ne peut être jugé, malgré tout, comme fondamentalement répréhensible. Mais il est vrai que ce désir du jeu avec masque (car le nez rouge en est un) pouvait sembler vouloir cacher une déficience du jeu d’acteur. C’était faire fi de l’emploi des masques dans l’histoire du théâtre. C’était oublier qu’avec ou sans nez, les adolescents de la troupe sont avant tout des acteurs, amateurs certes, mais capables de sentir, de vivre et de faire passer des émotions, d’utiliser harmonieusement, poétiquement ou utilitairement leur corps pour la même finalité. C’était oublier qu’ils avaient déjà prouvé l’aisance de leur jeu afin de redonner vie à Anne Franck, de permettre à Hortense de se plonger de nouveau dans l’eau vive.
Avec le « songe d’une nuit d’été », on allait voir ce que l’on allait voir, on allait enfin juger sur pièce.
Et le jugement des spectateurs est égal au plaisir que les acteurs ont eu à chercher, à peaufiner et à parfaire leur rôle. Les réactions sont similaires aux instants de bonheur vécus lors des répétitions ou, actuellement, sur la scène. Car le public accroche aux partis-pris, à la mise en scène, au découpage du texte classique, aux jeux de décors et de lumières.
Le projet abouti est reconnu enfin comme un véritable et bel objet théâtral ! Et pourtant, les farces et pitreries de Puck l’enchanteur, les bouffonneries grotesques et grand-guignolesques de Bottom l’artisan sont relevées avec un plaisir évident, alors que sont malheureusement moins remarqués la justesse et la finesse de ton des autres acteurs et l’exploit d’un l’emploi « contre nature » des jeunes adolescentes endossant des rôles d’amoureux ?
Il faudrait pouvoir remercier Skakespeare pour les qualités et les richesses d’un texte qui permet à ces jeunes acteurs d’être reconnus, de « passer dans la cour des grands » tout en gardant leur statut d’amateur : c’est à dire qui aiment et cultivent l’art théâtral ?