L'atelier Théâtr'ado

Depuis 1992, quinze piè­ces ont été mon­tées puis dif­fu­sées dans le dépar­te­ment ou lors de dépla­ce­ments plus impor­tants : fes­ti­vals de Monistrol, Festhéa, La Rochelle, Budapest, La Martinique, la Réunion etc&hel­lip;

Pour répon­dre à la volonté d’échange et d’ouver­ture des jeu­nes acteurs, le Théâtr’ado orga­nise avec le Théâtr’enfant, tous les trois ans, un fes­ti­val de théâ­tre pour enfants.


Le théâtr’ado

Au fil des semai­nes, les répé­ti­tions s’orga­ni­sent en vue de l’appro­fon­dis­se­ment des éléments cons­ti­tu­tifs de l’art théâ­tral : corps, espace, repé­ra­ges, ges­tuelle et voix, afin d’appré­hen­der ses pro­pres limi­tes et mieux les repous­ser.

Le corps, la voix

Le corps est mis à contri­bu­tion par des exer­ci­ces adap­tés pour qu’il devienne un ins­tru­ment mal­léa­ble et per­fec­ti­ble afin d’accé­der à la créa­ti­vité.

Il est remar­qua­ble (chez les jeu­nes qui ne sont pas pas­sés par le cur­sus d’ini­tia­tion de l’asso­cia­tion) qu’une pre­mière appro­che théâ­trale se réfère la plu­part du temps à un « texte à appren­dre » puis à « réci­ter » plus ou moins bien, plus ou moins fort, avec une faculté plus ou moins innée pour « faire l’acteur ».

Cette vision ne cor­res­pond pas aux bases de tra­vail de l’ate­lier. Le texte ne « s’apprend » pas mais se vit d’abord de l’inté­rieur ; la voix se tra­vaille et se modèle non en une séance mais au fil des années… on apprend à deve­nir acteur… comme à être spec­ta­teur.

L’espace

Conjointement à cette décou­verte du corps et de la voix comme outils de théâ­tra­lité, l’ado­les­cent uti­lise les règles, les lois et les contrain­tes de l’espace scé­ni­que.

Agir sur scène, c’est se mou­voir en confor­mité avec des codes, par l’inter­mé­diaire d’un lan­gage, en vue d’un but com­mun. Il ne s’agit pas de for­mer l’acteur du siè­cle mais de pré­pa­rer un être capa­ble d’écouter.

Le tra­vail de groupe devient essen­tiel pour exclure les vel­léi­tés de cabo­ti­nage, pour démon­trer que jouer ne se fait pas au détri­ment de l’autre, qu’il faut être à l’écoute du rythme géné­ral (… les autres, la pièce, le sens, la res­pi­ra­tion interne de l’action com­mune). Il s’agit de s’inves­tir phy­si­que­ment et men­ta­le­ment pour accé­der aux assi­ses du jeu dra­ma­ti­que.

L’impro­vi­sa­tion

Les exer­ci­ces d’impro­vi­sa­tion, même s’ils demeu­rent encore une pre­mière appro­che du jeu dra­ma­ti­que et, par­fois, une mise en image des situa­tions décou­lant du texte appré­hendé, devien­nent avant tout des états per­met­tant au jeu de s’exer­cer sans contrainte, d’essais, d’ouver­tu­res pour repous­ser les limi­tes ou les blo­ca­ges. En don­nant libre court, mais dans un cadre défini, à l’ima­gi­na­tion, on per­met de décou­vrir la capa­cité à être, à expri­mer, à oser ou à ten­ter. Et l’on per­met aussi au corps, à l’esprit de s’échauffer pour deve­nir plus récep­tif au dérou­le­ment du tra­vail.

À la ren­contre du théâ­tre : « l’art d’être spec­ta­teur »

Au-delà de l’expé­ri­men­ta­tion du jeu, et des diver­ses expres­sions scé­ni­ques, le Théâtr’enfant sou­haite don­ner aux jeu­nes la pos­si­bi­lité de connaî­tre le théâ­tre en tant que spec­ta­teur : être capa­ble d’iden­ti­fier les éléments cons­ti­tu­tifs d’une créa­tion théâ­trale et de ver­ba­li­ser une ana­lyse per­son­nelle en dépas­sant les a priori .

C’est un volet impor­tant, qui cha­que année donne lieu à des sor­ties pen­dant les­quel­les les ado­les­cents de l’asso­cia­tion vont à la ren­contre du spec­ta­cle vivant comme lors des fes­ti­vals « aux pays d’enfants sur scène ».

En amont de cha­que ren­contre théâ­trale, ils auront élaboré une ana­lyse réflexive sur les piè­ces vues à Aubusson, Guéret ou même Sardent .

A l’évidence, cette action leur per­met une étude plus appro­fon­die mais aussi une évolution du regard cri­ti­que qui se réper­cute sur leur pro­pre jeu d’acteur.

Une sai­son après l’autre

Une sai­son théâ­trale com­prend la concep­tion d’une pièce pen­dant une année sco­laire puis sa dif­fu­sion en Creuse ou ailleurs, l’année sui­vante.

  • En 2006- Festival fran­co­phone de Budapest : cette pré­sen­ta­tion du « cir­que uni­vers », créa­tion qui impli­quait un tra­vail sur dif­fé­ren­tes dis­ci­pli­nes (expres­sion cor­po­relle, cir­que, chant) a aussi été l’occa­sion pour les jeu­nes de décou­vrir la lan­gue des signes, uti­li­sée ici car la pièce abor­dait le thème de l’enfant sourd.
  • 2007- Année plus calme que la pré­cé­dente (sans dépla­ce­ment en Hongrie ou à la Martinique) mais toute aussi riche en pro­duc­tion théâ­trale avec la créa­tion finale d’ « Histoires D’A ».
  • 2008 Préparation et répé­ti­tions tous les ven­dre­dis de 19 à 21 h, plus quel­ques week-end ou sta­ges extra­or­di­nai­res. Temps d’appro­che lit­té­raire pour s’empa­rer des tex­tes sélec­tion­nés, les rete­nir défi­ni­ti­ve­ment, les modi­fier pour enfin per­met­tre de pré­sen­ter un nou­vel objet théâ­tral. La pièce pré­pa­rée « Imbroglidiot » a été pré­sen­tée en « pre­mière » au fes­ti­val Escapade de Sardent. Il s’agit d’un mélange de tex­tes tour­nant autour des jeux de mots, de situa­tions quo­ti­dien­nes, de jeux de situa­tion, mais enri­chie d’un petit regard cri­ti­que sur notre société.
  • En 2009 une nou­velle pièce était de nou­veau en pré­pa­ra­tion : « Les para­pluies mouillés » de Martine Delerm.

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